Hier déjà, lorsque nous avons croisé ce berger qui ramenait son troupeau ou lorsque nous sommes restés observer ce lac sous les éclairs, on ne se sentait plus vraiment en Grèce...
Ce matin, il fait beau et nous partons pour un nouveau pays : la Bulgarie. Le passage des frontières se fait sans encombre, quasiment sans attente, les roues du camion sont passées dans une solution à base de javel, pas de fouilles du véhicule, les douaniers jettent un œil à nos passeports, nous demandent où nous allons: question lambda avant de nous souhaiter un bon voyage chez eux.
A peine arrivés, nous partons en quête de la vignette obligatoire pour circuler en Bulgarie, il nous en coûtera 40 Leva pour une semaine, le double pour un mois ! En effet, nous changeons aussi nos euros contre des Leva ( 1 Lev = 0,50€ environs), le prix à payer pour ne pas être embêté par la police des routes qui se fait une joie de contrôler toutes les plaques étrangères!
Nous mélangeons l'anglais et le russe, il y a du cyrillique partout, il fait aussi chaud qu'en Grèce mais tout à changé : les maisons, les véhicules, la langue,la monnaie, les gens et surtout la route! On ne voit plus de petites chapelles sur le bas côté, on retrouve le lilas, les vieux camions de l'ère soviétique et les ladas.
La Bulgarie est un pays d'environs 7 millions d'habitants. Un pays plutôt méconnu, ayant subit 500 ans d'occupation ottomane. Rentrée dans l'Union Européenne en 2007, la Bulgarie nous semble être un trait d'union entre la Russie et l'Occident, nous verrons dans les prochains jours si nous avons raison...
Notre premier arrêt se fait à Melnik (moins de 400 habitants) pour le déjeuner, le village est minuscule et pittoresque, la rivière qui traverse le bourg est presque à sec et bordée de tavernes et vendeurs d'artisanats bulgares. Alors qu'est ce que les gens ramènent de Bulgarie??? Des broderies traditionnelles comme sur les nappes des restaurants, tout le monde semble avoir les mêmes assiettes aux motifs colorés, certains vendent du miel et du vin, d'autres des cosmétiques à base de roses, nous comprendrons bientôt pourquoi....
Sur la route, on ne croise pas beaucoup de véhicules étrangers, nous sommes surpris par le nombre de camping-cars bulgares, on s'arrête à la station service où le prix du carburant est équivalent à celui en Bosnie : 1€12 !
Nous arrivons au Monastère de Rila au cœur des montagnes. Il est déjà 19h mais celui ci est ouvert de 6 à 22h au public. On doit bien l'avouer, après tous ces monastères grecs, on frôle un peu l'overdose mais nous avons bien choisi le dernier du voyage!
"Après cinq siècles d’occupation ottomane, l’indépendance, acquise de haute lutte en 1878, s’est exprimée dans les constructions raffinées de la « Renaissance nationale ». Majoritairement orthodoxe, la Bulgarie compte de nombreuses églises et monastères d’une grande beauté, souvent enluminés de fresques." source routard
L'entrée est libre, le parking censé être payant mais il n'y a plus personne pour encaisser. Au milieu de la cour, se dresse une église avec trois grands dômes, une façade rayée comme tout le reste du monastère et des fresques aux couleurs vives sous ses arcades. Elle est entourée de diverses bâtiments (les chambres des moines, la cuisine, etc...) sur quatre niveaux, souvent munis de longs balcons décorés. Il n'y a presque personne, quelques moines passent dans les étages, le lieu est très particulier, probablement bien différent en haute saison.
Le monastère fut fondé au Xe siècle par un ermite. Je m'interroge... ces moines se retiraient du monde pour être tranquille, pour prier... désormais une horde de touristes vient fouler ce lieu quotidiennement: curieux paradoxe!
Au petit matin, le ciel est gris sur les Monts de Rila....
Nous partons vers le nord et découvrons les Pyramides de Stob, à quelques kilomètres du village du même nom. La montée dure environs 30 minutes, d'abord sous le soleil puis sous la pluie....
Certaines pyramides ont la forme d'un cône, d'autres d'aiguilles, parfois coiffés d'une pierre. Du jaune au rouge, elles forment une vraie curiosité naturelle!
Nous suivons ensuite le Massif des Rhodopes, le problème en Bulgarie c'est que seules les routes traversant le pays vers la capitale sont véritablement en bon état! Dans l'espoir d'avoir de jolies vues sur les montagnes, nous faisons le mauvais choix d'itinéraire et on se retrouve au milieu des champs, sur une route au revêtement esprit patchwork, comptant les cigognes.
Certaines portions nous rappellent un peu la Russie: les stations services, les villages, les ladas, les kamaz...
A quelques kilomètres de Plovdiv, une autre curiosité naturelle en Bulgarie: les Champignons de pierre.
Le site se trouve au nord de la ville de Perpérikon et témoignent de la présence d'une mer il y a 20 millions d'années. Les champignons seraient d'anciennes formations volcaniques, jadis au fond de l'eau, puis façonnées par le vent, la pluie et le soleil.
Nous quittons le sud pour le centre de la Bulgarie, les montagnes Balkans et plus précisément: la vallée des roses!
Derrière ce nom charmant se cache des champs entiers de rosiers qui parfument la route. C'est la pleine saison, le festival annuel entièrement consacré à la fleur vient d'avoir lieu. Des têtes dépassent des buissons, un sac de couleur rose sur le dos dont la lanière doit leur marquer le front. Ces travailleurs, roms pour la plupart, sont payés une bouchée de pain pour récolter en plein cagnard, les boutons et pétales qui font de la Bulgarie, le premier producteur au monde d'essence de rose.
On se pose au milieu d'une prairie aux côtés des chevaux, face aux montagnes. Des français viennent nous saluer, il semblerait que ce spot soit bien connu pour le parapente!
Nous le découvrons le lendemain, lorsque nous partons en randonnée au sommet... Notre unique voisin de télésièges s'en va sauter (en parapente) et nous nous retrouvons seuls sur les sentiers. Le ciel est couvert mais la vue en valait la peine, on se promène, on écoute, on observe le balais des marmottes, Enzo adore les chercher avec les jumelles et on se régale de ce grand bol d'air!
Il fait toujours aussi chaud mais le ciel est toujours aussi gris! Nous arrivons à Koprivchtitsa, un village au nom légèrement compliqué, déclaré "réserve historique" (ville musée si tu préfères) par le gouvernement depuis 1971, devenant peu à peu une étape incontournable dans les voyages organisés dans la région.
Cet après-midi là, nous étions probablement les seuls avec un appareil photo, toutes les enseignes destinées aux touristes étaient fermées. Il semblerait qu'en Bulgarie, les magasins ferment entre 12 et 14h puis assez tôt, vers les 16h avant de ré-ouvrir parfois entre 18 et 20h...
Nous avons profité d'une partie de Géocaching pour visiter la ville et avoir un aperçu hors des sentiers battus...
Au XIXe siècle, la population était équivalente à celle de la capitale. C'est ici que fut proclamer le soulèvement national contre les turcs,
le 20 avril 1876.
Nous terminons la journée dans une taverne où nous sommes particulièrement bien reçus... Parce que les bulgares, ils sont bien gentils mais ils ne le montrent pas beaucoup, disons le franchement: ils font tous la gueule ici! Alors on se dit qu'on parviendra à les dérider avant de partir... Parfois notre bonne humeur ou un "Dobri din" (bonjour) suffit, parfois c'est peine perdue mais nous rions beaucoup avec ceux qui nous parlent avec le sourire! Le plus drôle c'est qu'en plus ils ne sont ni polis ni courtois alors il arrive qu'au restaurant ou à la caisse on en joue un peu, parce que ceux avec qui nous avons le bonheur d'échanger nous le rendent bien!
Le lendemain nous avons poursuivis notre route vers Veliko Tarnovo à travers les montagnes... et nous avons fait un léger détour par Dévetaki.
Après une route typiquement bulgare (comprendre une petite route plutôt ancienne avec des bosses et des trous), nous sommes arrivés sur un parking gardé par un monsieur dans une petite cabane en préfabriqué. Il nous demanda 6 lev (soit 3€ pour la famille) pour aller visiter une grotte au bout d'un pont...
Cette grotte était déjà occupée du néolithique au moyen-âge, c'est un habitat extraordinaire pour les chauves souris et de nombreux oiseaux (environs 35 000 spécimens). Malgré son intérêt historique et écologique, elle fut choisie il y a quelques années pour un film de gros bras d'Hollywood. Ce sont les américains qui ont construit ce pont pour les besoins du tournage (tournage qui occasionna la mort de nombreux animaux dans la grotte). C'est désormais un endroit protégé pour la nidification des chauves souris.
Une vaste ouverture de 35 mètres de haut marque son entrée: un décor féerique!
A l'intérieur, la végétation est luxuriante, la grotte est immense: la plus grande de tous les Balkans. La lumière passe dans 7 trous dans la roche karstique.
Nous profitons des jeux d'ombres et de lumières en toute liberté, on entend le cri aigu des chauves-souris au dessus de nos têtes, cachées dans la pénombre...
"Dans le passé la grotte Dévétachka était utilisée comme dépôt de denrées de la Réserve d'Etat. Plus tard elle est cédée aux militaires qui la transforme en site secret. Durant les années 1950 elle est utilisée comme dépôt pour des citernes de pétrole dont on peut toujours voir les socles." (...) source: la-bulgarie.fr
Nous sommes actuellement sur les côtes de la Mer Noire, on vous raconte ça très vite!
A bientôt et Merci pour vos petits mots!! ;)
Sonia (jeudi, 13 juin 2019 13:32)
Gros bisous les copains