Le Maramureș (prononcé Maramourech), est une petite région du nord-ouest de la Roumanie, qui par miracle, a été préservé du régime de Causescu!
Si depuis la France, nous imaginions les villages roumains comme figés dans le temps, nous avons pu voir combien la Roumanie avance! Un peu trop vite peut être, pour gérer les conséquences d'une soudaine surconsommation! Celui que l'on appelle progrès, creuse de plus en plus, le gouffre entre les classes...
Nous avons vu des camions chargés de bois doubler des carrioles avec le même chargement, tout comme nous avons croisé des ados absorbés par l'écran de leur smartphone à l'arrière d'une charrette... Le Maramureș est une région identique en ce sens, mais constitue aussi la dernière véritable culture paysanne d'Europe.
Nous y avons passé une petite semaine, tout juste assez pour découvrir ses traditions étonnantes, faire de belles rencontres et apprécier son charme malgré ses orages quotidiens...
A Sacalaseni, nous nous sommes arrêtés quelques jours chez Pierre et Camélia. Chez eux, c'était un peu « comme à la maison » avec la palinka en plus !
Nous avons pu visiter la toute petite église du village. D'ordinaire, on se serait probablement contenté de passer devant mais il s'agit d'une église en bois (orthodoxe) caractéristique de la région. Les murs et plafonds en bois sont ornés de fresques, la première partie est réservée aux femmes, celle du centre aux hommes et la dernière est une sorte de vestiaire pour le pope.
Nos connaissances en matière de religion étant limitées, nous avons tout de même l'impression d'être un peu des privilégiés et on imagine l'ambiance lorsqu'elle est pleine à craquer. Il y a toujours des célébrations ici, pour tous les événements de la vie et chaque dimanche, les fidèles se réunissent !
Nous avons emprunté les routes secondaires pour découvrir la vallée de l'Iza. Il faisait de moins en moins chaud et la vue dégagée sur la campagne nous a permis de comprendre la particularité de la région. Les gens, revenaient des champs à vélo, un grand râteau de bois sur l'épaule, entre les villages, il n'y avait pas de grandes exploitations comme dans le reste du pays mais de grands potagers partagés. Ici, on fauche l'herbe à la faux jusque tard le soir et les meules de foin ressemblent à de grands bonhommes...
Un peu perdu dans un hameau, nous avons demandé notre chemin à des anciens, une femme plus jeune est sortie de la maison et nous a indiqué la route avec ses souvenirs de français. Chaque propriété abrite plusieurs générations, les doyens dans une maison en bois, les plus jeunes dans une maison plus récente, il y'a une étable pour les bêtes et plusieurs abris pour stocker : le bois, le foin, le maïs.
Souvent, un haut portail sculpté marque son entrée. Typique de la région du Maramures, il indique surtout le statut social du propriétaire mais dans la tradition, c'était la barrière entre la maison et le monde extérieur, une protection contre les mauvais esprits. On déposait sous l'arche, de l'argent et de l'eau bénite.
Dans le Maramures, le bois est omniprésent ! Le travail du bois est un savoir faire transmis de génération en génération et paraît-il, le passe temps favori durant l'hiver!
Principale matière première de la région, le bois est utilisé partout, des objets du quotidien jusqu'au clocher des églises...
A Sapanta, nous sommes allés voir un cimetière particulier : "le cimetière joyeux". Véritable curiosité pour le reste du monde, le petit cimetière est un passage obligé dans la région. Ioan Stan Patras, son créateur, commença a fabriquer des croix en 1935, il les peignit en bleu, couleur de l'espoir et de la liberté, parce que les cimetières étaient trop tristes ! Au sommet de chaque croix, il inscrivit un petit mot à la mémoire du défunt et sculpta un dessin résumant sa vie : la maman aimante entourée de ses enfants, le berger, le mécanicien, le facteur mais aussi le picolo avec sa bouteille préférée. Patras sculpta lui même sa croix avant sa mort et repose en face de la jolie église. Désormais, c'est son apprentis qui perpétue la tradition.
Et puis nous nous sommes arrêtés à Baia Mare (150 000 habitants). La ville fit la une des journaux en 2000, lorsque la mine d'or occasionna la plus grave catastrophe écologique en Europe, depuis Tchernobyl !
Là-bas, il y a un musée en plein air, présentant les maisons traditionnelles faisant la notoriété de la région, mais ce weekend est un peu spécial, car c'est là que se tient un festival pour l'anniversaire du « Mandrie » (fierté) du Maramures.
Durant trois jours, le lieu s'anime en fin d'après midi avec des ateliers tel que la poterie, le tressage d'osier (utilisé pour les paniers et les barrières), des stands de spécialités et d'artisanat ainsi que des spectacles de danse en habit traditionnel entre deux prestations de célébrités originaires de la région (il semblerait qu'on ait vu le Cyril Lignac roumain).
>> Les motifs en Roumanie <<
Une partie des visiteurs a revêtu son joli costume, ça danse et ça chante... mais l'orage viendra écourté la fête...
Au moment de quitter la Roumanie, on est un peu nostalgique, le temps est vite passé et en trois semaines, nous nous sommes attachés à ce pays dans lequel nous avons été si bien accueillis. Alors? reviendrons-nous en Roumanie? Ça se pourrait bien!
On se retrouve en Hongrie!
A bientôt !!
Sauvage Dominique et Marie-Odile (samedi, 06 juillet 2019 16:13)
Coucou à vous 3
Ca faisait un bon moment que je n avais pas visité votre site. Les photos sont toujours aussi belles et les commentaires interrèssants. Nous avons eu l'occasion d'aller en Grèce 2 fois .Je confirme c'est un très beau pays. En Mai nous sommes allées en Israel C est également un pays trés surprenant.
Continuez à nous faire rêver.Bisous
Marie-Odile et Dominique