Bientôt 10 ans que nous n'étions pas aller voir le sud... Le ciel se dégage au fil des kilomètres, nous gagnons 10 degrés en une journée...
Nous arrivons dans le Pays Basque, les maisons ocres laissent place aux bâtisses blanches, les toits deviennent plus sombre, plus rouge, les montagnes apparaissent...
Le soir, on se pose près d' Itxassou et nous découvrons le lendemain, le village d'Espelette, capitale du fameux piment, qui a su garder ce qu'il faut de son authenticité pour compenser l’afflux de touristes. A l'arrivée, difficile de passer à côté des guirlandes accrochées aux façades, on flâne un moment dans le centre, le temps de discuter entre Basques et Bretons, de goûter au gâteau de la région et de rôtir sous un soleil de plomb...
Nous prenons ensuite la direction de l'Espagne, la route serpente entre montagnes et rivières...
Nous passons la frontière, nous voilà dans la province de Navarre, l'une des 17 communautés autonomes espagnoles. On enchaîne les lacets jusqu'à la Puerta Ibaneta (col de Roncevaux 1057m) où l'on peut se poser pour la nuit.
La vue est belle: les montagnes, les forêts, des chevaux en contrebas et ce ciel bleu dont on veut profiter au maximum...
Au petit matin, nous avons assisté à un joli spectacle: la ronde des nuages sur la vallée...
Après le petit déjeuner, nous avons repris la route vers le sud...
Nous laissons les montagnes derrière nous et lorsque nous passons Pampelune, le climat se fait plus aride, les champs sont dorés par le soleil, à l'horizon les éoliennes dansent, des serres gigantesques abritent des cultures sans goût (ça c'est ce que nous découvrirons plus tard) , des camions sortent des carrières...
Et puis de l'autre côté de la route, un château attire notre attention... Un œil sur la carte: c'est Olite.
Nous trouvons un grand parking pour nous poser et partons découvrir la petite ville...
Siège de la Cour royale au Moyen Age, les murailles et tours protégeaient les rois de Navarre.
Le détail des vieilles portes...
Des fêtes médiévales y sont organisées chaque année, des blasons sont suspendus dans toute la ville.
Torre Del Chapitel ou Tour de l'horloge
Olite est aussi la capitale vinicole de la région, un musée y est consacré près de la grande place.
Certaines maisons près des murailles sont étonnantes...
Le Palais a été déclaré monument national en 1925.
Nous nous perdons dans les jolies ruelles...
Eglise DE SANTA MARÍA
17h, les espagnols terminent leur sieste, nous partons pour Arguedas (situé à 80km de Pampelune)....
Nous traversons le centre de la ville, personne ou presque dans les rues, à part devant un bar aux allures de saloon...
La voie principale s'égare entre les exploitations agricoles (principale activité avec le tourisme)...
et nous arrivons sur un immense parking, bordé d'anciens habitats troglodytiques avec vue sur Arguedas. La ville est l'une des entrées principales pour le désert des Bardenas.
Nous discutons avec notre voisin du soir, qui a parcouru le désert en moto toute la journée, plusieurs camping-cars nous entourent mais nous ferons avec pour cette nuit, après tout chacun a son espace...
Du moins c'est ce qu'on pensait avant de prendre un peu de hauteur...
Il semblerait que personne n'ait voulut déloger Vortex...
En fin de soirée, les températures deviennent plus supportables, les anciennes grottes s'illuminent, les moustiques attaquent, des coups de feu retentissent à intervalles réguliers pour tenter d'effrayer les centaines d'oiseaux qui piaillent dans les arbres, Enzo court entre les jeux avec ses amis du jour et nous on imagine le désert...
Ce matin, l'objectif était de se motiver assez tôt pour profiter du parc au maximum... On décolle à 10h, d'autres sont déjà partis depuis au moins deux heures pour être sur place dès l'ouverture du site!
Nous devons parcourir une poignée de kilomètres jusqu'au centre d'informations, où nous obtenons une carte afin de choisir l'itinéraire le plus adapté pour notre véhicule, nous choisissons la boucle la plus commune, celle de 34 km afin de pouvoir rattraper ensuite la route plus au nord...
Le parc Naturel des Bardenas Reales a été classé réserve de la biosphère par l'UNESCO.
Second désert européen après celui d'Andalousie, avec 42 000 hectares, il comporte deux zones pour la protection des rapaces et oiseaux des steppes et trois réserves naturelles.
*source: bardenas-reales.net
La diversité de paysages y est parait- il, surprenante! Nous savons que plusieurs scènes de films et publicités y ont été tourné en raison d'une ressemblance frappante avec quelques coins du Mexique ou des Etats Unis, mais nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre...
Le mot "Désert" est toujours un peu abstrait sur le papier et il faut dire que nos souvenirs du Gobi résonnent encore comme étendues arides et piste sans fin...
Alors c'est parti...
Le bitume longe d'abord quelques champs où poussent des oliviers...
La route se transforme ensuite en piste de graviers et après une colline, le désert apparaît...
Nous sommes dans la Bardena Blanca, au centre du désert des Bardenas.
On en prend tellement plein les yeux, qu'on ne sait même plus où regarder!
Là, de haut plateaux, là bas la steppe, ici un canyon...
L'érosion continue de faire son travail... des falaises, des cheminées, des cratères, les formations rocheuses prennent parfois des formes improbables... On réalise à nouveau, que nous sommes capables de nous extasier des heures devant des tas de cailloux!
Il faut dire que la boucle de 34km peut se faire en 1h40 ( apparemment faisable selon les camping caristes pressés qui nous ont doublé ou croisé), un peu à la manière d'un zoo: on photographierait les rochers curieux depuis son véhicule, sans jamais en sortir avec l'interdiction formelle de donner du pop-corn aux éventuels serpents, renards ou vautours!
Heureusement pour nous, nous avons le temps! Le temps de se poser, d'admirer, jouer, écouter...
Le désert se découvre à pied ou en vélo mais aussi en camion, buggy, quad ou motos... il y a de quoi s'amuser pendant des jours...
Et puis le calme revient, la poussière s'envole et on peut à nouveau contempler et profiter du moment...
Comme tous les parcs naturels en Espagne, le bivouac pour la nuit y est interdit, il ne nous reste plus qu'à imaginer le réveil dans ce lieu unique...
Si on peut parfois observer des renards, serpents ou aigles royaux dans les Bardenas, nous on a surtout vu des libellules! Mais pas de petites libellules fines et gracieuses comme dans nos contrées... Plutôt des libellules oranges et vertes style MadMax!!
La route est défoncé par endroit, tantôt sable, tantôt graviers, nous roulons à faible allure pour éviter les nids de poules, mais la poussière s'invite quand même à l'intérieur du camion... La steppe nous entoure, juste de quoi nous rappeler des souvenirs sans redouter la casse mécanique...
Entourée de petits canyons, nous prenons le temps de nous y égarer, on monte, on descend, on escalade presque, les vues sont toujours incroyables...
Nous arrivons bientôt vers la Castil de Tierra ou cheminée des fées, forgée par les pluies et le vent, c'est l'emblème des Bardenas! Chaque année, l'érosion joue un peu plus avec elle, rien n'est éternel...
Il est temps pour nous de faire demi tour, inutile de repartir vers Arguedas, Direction Carcastillo par le chemin de traverse...
De ce côté, il y a beaucoup moins de passage, nous retrouvons même de la tôle ondulée par endroit, ça faisait longtemps... On devine des champs cultivés sur le bas côté, trace de vie humaine sur ces terres inhospitalières...
Une vingtaine de kilomètres plus tard, une immense statue de berger nous indique le retour du bitume...
Nous rejoignons la route principale, sans trop trouver de coin pour nous poser, il fait 40°C dans la cabine du camion...
En arrivant à Sos Del Rey Catolico, nous sommes forcés de nous arrêter pour admirer ce village posé sur sa colline...
Par le plus grand des hasards, nous trouvons un grand parking juste à côté, entre les champs et la piscine municipale...
La vieille ville n'est pas très animée, il s'avère que les espagnols sont passés de la sieste à la piscine, tout le village doit être réuni ici... L'occasion est trop belle pour ne pas en profiter aussi...
C'est ainsi que se termine cette belle journée, une chose est sûre, nous repenserons longtemps au désert des Bardenas...
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